Comme dans bien d’autres domaines des sciences et des lettres, l’hispanisme est, à ses débuts, une affaire d’hommes. Les candidates au baccalauréat et celles qui poursuivaient leurs études sur les bancs de l’université étaient bien rares à la fin du XIXe siècle. En France, l’hispanisme devint académique entre 1884 et 1900, tout d’abord grâce à l’action isolée de quelques professeurs qui manifestaient un goût pour l’histoire, la littérature et l’art du pays voisin, principalement à Paris d’abord, puis Toulouse, Bordeaux et Montpellier. À la fin du XIXe siècle, l’espagnol commença à être enseigné dans le secondaire, puis l’agrégation fut créée en 1899. Il fallut attendre la Première Guerre mondiale pour voir apparaître les premières femmes lauréates, qui vinrent occuper les places laissées vacantes par les hommes mobilisés sur le front. Bien que le début des années 1920 fût marqué par un retour en force des hommes parmi les lauréats, un pas décisif avait été franchi, et progressivement une certaine mixité allait commencer à s’instaurer.
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