Investiga ¿Quiénes serán ?


Pintores de allá.

Vous aussi, vous avez très envie de retourner au musée ? Difficile de prévoir ce genre de sortie avec les élèves en ce moment. Et si c’était le musée qui entrait, d’une façon ou d’une autre dans la classe, à la rencontre des élèves.
Une fois cette idée posée, il restait tout à faire : dessiner le scenario d’un projet pour les élèves, d’une histoire qui leur permette de découvrir des peintres inconnus et leurs univers. Autrement dit, faire de la rencontre avec l’autre, la découverte de l’ailleurs.
C’est ainsi qu’a commencé à germer l’idée de la séquence, du scenario, de la rencontre d’artistes avec des élèves de 4ème LCE.

José Luis Toaquiza Chugchilan, Aleteos al son de la flauta en el Quilotoa, acrílico sobre cuero tratado, 2017.

Le choix des peintres.
L’enseignant souhaitait faire découvrir aux élèves des artistes inconnus, dont ils n’auraient jamais entendu parler. Et si en plus, il s’agissait de peintres que, lui aussi allait découvrir et connaître, le bénéfice serait donc partagé.
Où trouver ces peintres ? On peut avoir une opinion mitigée concernant les réseaux sociaux et l’utilisation qui en est parfois faite, mais leur grande richesse, c’est de permettre la rencontre et l’échange, même virtuellement. C’est alors à titre personnel d’abord, que le professeur a commencé à y « suivre » quelques artistes sud-américains et à découvrir par exemple les univers, des cubains Evelyn Aguilar Sánchez, Dorian Daniel Agüero Anaya, Maisel López et Edwin Fraga, des argentins Elena Veliz, Laura Vidra et Jesús Flores « Walpaq », du péruvien Joe Fernández Carrasco, de l’uruguayen José Gallino, du mexicain Santiago Savi ou encore de l’équatorien José Luis Toaquiza Chugchilan.
Le temps passé à découvrir ces peintres de A à Z a été un réel plaisir, alors pourquoi ne pas mettre les élèves dans la même situation ? Nous sommes bien là dans l’idée de faire entrer des œuvres qui constitueraient un musée, dans la classe. En effet, dans un musée, la démarche de découverte, d’observation, de compréhension et d’interprétation de tableaux est bien une démarche individuelle. N’est-ce pas ? La visite de ce « musée » est donc pour nous l’entrée culturelle.
Pourquoi ne pas créer un scenario dans lequel les élèves enquêtent seuls (avec bien entendu le guidage et le balisage toutefois nécessaire de l’enseignant, pour découvrir, se cultiver, réfléchir et communiquer) ? N’est-ce pas là d’ailleurs notre objectif avec les problématiques de nos séquences ?
Six peintres ont accepté de s’investir dans ce projet : Evelyn Aguilar Sánchez, Elena Veliz, Laura Vidra, Santiago Savi, José Luis Toaquiza Chugchilan et Dorian Daniel Agüero Anaya et de nouveau, les élèves et leur professeur les en remercient ici.

Evelyn Aguilar Sánchez, Dibujo manuscrito, 20 x 37, 2020.

Le scenario.
Première étape : Il a été demandé à chacun de nous envoyer une simple photo d’eux. Les élèves, regroupés dans 6 îlots, ont alors commencé le travail d’enquêteurs. Ils ont écrit à ces personnes en leur posant des questions afin de savoir qui ils sont. Leurs messages écrits ont été transmis par mail aux peintres.
Deuxième étape : Chaque peintre a répondu à la dizaine de questions préparées par les élèves. Ils ont accompagné leur réponse de quelques photos de productions de leur choix, afin de faire découvrir leur style et leur univers. Dans un premier temps, chaque groupe a pris connaissance des réponses écrites et a ensuite présenté aux autres groupes leur personnage mystère. L’enquête avançant, le mystère s’estompait peu à peu. Déduction faite par tous les élèves, les 6 personnes sont des artistes, des peintres. Ensuite, chacun des groupes d’enquêteurs a passé du temps à observer et interpréter les œuvres envoyées. Bien entendu les difficultés de compréhension d’une œuvre peuvent être importantes. Par exemple, faut-il réussir à lire les mots qui composent les dessins d’Evelyn Aguilar Sánchez pour les comprendre ? Quel lien fort unit le tango à l’Argentine et permet de comprendre le « sabor » représenté par Laura Vidra ? Qu’est-ce qui se cache dans la métaphore du sac magique d’Elena Veliz ? Si le lien entre la présence d’une guitarre et le titre « canción » chez Santiago Savi est clair, quelle information apporte le mot « mixteca » ? Comment expliquer l’intérêt porté à la vache chez Dorian Daniel Agüero Anaya ? Enfin, chez José Luis Toaquiza Chugchilan, quelles sont les clés (de la faune et de la flore) qui permettent de découvrir et comprendre sa culture, et d’imaginer son lieu de vie (si éloigné de celui des élèves) ? Pour communiquer avec l’artiste, ils ont cette fois envoyé leurs remarques et leurs questions oralement.

Laura Vidra, Sabor a tango, 40x50, 2020.

Troisième étape : Les artistes ont également répondu oralement, et leurs messages ont été transmis aux élèves enquêteurs. Après le décryptage textuel et visuel, est venue une autre phase de compréhension, orale cette fois. Se trouvant dans une situation authentique de communication, il était impossible de demander aux artistes d’adapter leur débit ou quoi que ce soit d’autre. En effet, être dans une situation authentique de communication implique forcément des difficultés. Mais c’est aussi là tout l’enjeu motivant de l’enquête en groupe. Afin de les surmonter de façon solidaire, celui-ci a été important. Il s’agissait de partir de ce que chacun avait compris, repéré, puis de le partager avec les autres pour reconstruire du sens ensemble. Et puis, ne pas toujours tout comprendre, est-ce forcément si important ? Chaque œuvre a été présentée à l’ensemble de la classe, afin de tenir informés les autres de l’avancée des enquêtes.
Quatrième étape : Toutes ces découvertes et ces échanges entre les élèves et les artistes, riches, méritaient d’être centralisés dans une production commune à partager. Restait donc à trouver le format et l’outil.

Elena Veliz, La bolsa mágica, pintura acuarela, 2015.

La mise en forme des découvertes.
Au printemps dernier, pendant le confinement, l’une des formations à distance proposées par Canopé 76 portait sur des utilisations possibles du site www.bookcreator.com et c’est le support qui a été choisi dans l’optique de créer, publier et partager un livre, centralisant les découvertes faites par les élèves.

Santiago Savi, Canción mixteca, 50x60, impresión sobre papel algodón, 2018.

Vous trouverez ici ce livre « Investiga. ¿Quiénes serán ? ». Préparez-vous pour la visite virtuelle de l’exposition conçue par les élèves. Bonne visite ! ¡A descubrir pintores de allá !

Dorian Daniel Agüero Anaya, Kiss me, 100 x 130, Oleo sobre lienzo, 2011-15.

Lien : Investiga ¿Quiénes serán ?

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